Le plus souvent, le nouvel enseignant est UNE nouvelle enseignante de moins de 25 ans qui a réussi « du premier coup » un concours externe de l’enseignement (public plutôt que privé, du 1er degré plus souvent que du 2nd) pendant qu’elle était étudiante à l’Inspé. Si ce profil domine, il n’empêche pas des candidats aux parcours bien différents de réussir aussi leur concours ! Une note d’information publiée par la DEPP en novembre 2020 analyse le profil des admis aux concours enseignants 2019 et en révèle la variété.

Qui sont les nouveaux enseignants ?

En 2019 comme lors des sessions précédentes, « les femmes constituent la majorité des lauréats des concours enseignants, plus dans le privé que dans le public. La part des femmes est sensiblement plus élevée dans l’enseignement primaire (84 % dans le public et 93 % dans le privé sous contrat) que dans le secondaire (respectivement 56 % et 66 %). »

Les hommes restent toutefois les bienvenus dans la profession ! Une légère évolution en leur faveur est d’ailleurs à noter : « dans l’ensemble, la proportion de femmes a tendance à décroître aux concours externes au cours des six dernières années ».

Ces femmes et ces hommes ont généralement moins de 30 ans au moment où ils réussissent leur concours. Mais en réalité, tous les âges sont représentés, des moins de 25 ans aux plus de 50 ans. En effet certains passent le concours dans la continuité de leurs études, tandis que d’autres s’y présentent après quelques années d’expérience professionnelle dans le domaine de l’enseignement ou non.

Ainsi les moyennes d’âge aux concours externes varient en fonction des parcours des candidats : « 25 ans pour les étudiants issus des Inspé (Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation), 11 ans de plus pour les lauréats en emploi dans les secteurs public ou privé et 9 ans pour ceux sans emploi dans le premier degré (respectivement 12 ans et 6 ans dans le second degré). »

Aussi, de façon logique, les nouveaux enseignants âgés de plus de 30 ans sont moins issus des concours externes que des concours internes, ces derniers étant ouverts aux enseignants titulaires ou non et aux fonctionnaires justifiant de 3 années de services.

Toutes voies de recrutement confondues, « l’âge moyen des lauréats a progressé de 1 à 2 ans au cours des dernières années, consécutivement à la mastérisation des formations à partir de la session 2011, et à la diversification du profil des candidats ».

Cette évolution devrait se poursuivre à la prochaine session. En effet, à partir de 2022, le concours externe n’est plus accessible dès la première année de master mais à partir de la deuxième année seulement.

Enseignement public ou privé, concours externe ou interne : les différentes voies d’accès

« Parmi les 26 240 candidats déclarés admis sur liste principale aux concours enseignants externes et internes pour la France entière, les collectivités d’outre-mer et la Nouvelle-Calédonie, 22 380 (85 %) d’entre eux ont réussi un concours dans le secteur public », contre 3 860 (15 %) dans le privé sous contrat.

Chacun des deux secteurs organise des recrutements externes et internes, dont les conditions d’accès diffèrent. « Dans l’enseignement public, l’entrée se fait majoritairement par la voie externe : 97 % des admis du premier degré et 78 % du second degré. Dans l’enseignement privé sous contrat, le mode de recrutement externe est également prépondérant pour le premier degré (94 %). En revanche, les recrutements externes sont minoritaires pour le second degré (42 %). » Les nouveaux enseignants sont donc moins souvent issus des concours internes, sauf dans le second degré privé.

Quant aux lauréats de la 3e voie (destinée aux candidats en reconversion), ils sont comptabilisés dans les pourcentages des concours externes, dont ils représentent une très faible part.

Quels parcours avant le concours ?

« Dans l’enseignement public, aux concours externes, les étudiants représentent deux tiers des lauréats (65 % pour le premier degré et 66 % pour le second degré). Une grande majorité de ces étudiants est issue des Inspé » : c’est le cas pour 60 % des lauréats du CRPE, 85 % de ceux du Capeps, 55 % de ceux du Capes.

Les lauréats de l’agrégation externe sont également en majorité des étudiants, mais contrairement aux autres concours, « ce sont les étudiants hors Inspé qui sont les plus nombreux (40 %), les étudiants Inspé ne représentant que 1 % des admis ». 26 % sont issus d’une École Normale Supérieure.

En revanche, les étudiants sont minoritaires (39 %) parmi les admis aux Capet (professeurs en lycée technologique) et CAPLP (professeurs en lycée professionnel). En effet, ceux-ci sont, plus souvent que les lauréats des autres concours, déjà enseignants ou salariés dans un autre domaine.

Cette différence peut s’expliquer ainsi : le Capet et le CAPLP existent dans des disciplines techniques et professionnelles (hôtellerie-restauration, coiffure…) et attirent des candidats qui souhaitent transmettre leur passion pour un métier qu’ils ont exercé pendant la première partie de leur carrière. Des conditions spécifiques leur permettent d’ailleurs d’accéder aux concours externes sans master mais après expérience professionnelle dans leur discipline d’enseignement.

Mentionnons enfin les personnels d’éducation et de surveillance et les personnes sans emploi qui, bien que très peu représentés, figurent parmi les lauréats des concours.

Qui a le plus de chances de réussir son concours ?

Ce sont les étudiants des Écoles Normales Supérieures, presque exclusivement candidats à l’agrégation, qui affichent les meilleurs taux de réussite : 69 % dans l’enseignement secondaire public, 75 % dans le privé.

Puis « les étudiants Inspé obtiennent des meilleurs taux de réussite que les étudiants hors Inspé pour chaque type de concours […] : pour l’enseignement public, 36 % des étudiants Inspé présents ont été admis aux concours externes de professeurs des écoles, 25 % pour les étudiants hors Inspé, respectivement 31 % et 29 % pour le secondaire ».

Mais les chances de réussir son concours ne sont pas seulement liées au parcours du candidat : elles dépendent aussi du rapport entre le nombre de candidats et le nombre de postes offerts.

Pour le concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE), organisé à l’échelle des académies, les taux de réussite varient d’une région à l’autre : en 2019, ils se limitent à 10 et 13 % dans les académies de Rennes et Montpellier, tandis qu’ils atteignent 43 % à Reims et Créteil, et même 56 % à Paris.

Aux concours du secondaire, organisés à l’échelle nationale, c’est entre les disciplines que les taux de réussite se distinguent : 25 % des candidats obtiennent leur concours dans les disciplines scientifiques contre 15 % en éducation physique et sportive.

Les concours de l’enseignement restent globalement sélectifs. C’est pourquoi il n’est pas rare de s’y présenter plusieurs fois, jusqu’au succès ! Ainsi « 23 % des admis aux concours externes de professeurs des écoles sont des candidats qui ont échoué à un concours externe de la session précédente, 26 % pour les concours enseignants du second degré. »

Source : Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP), Note d’information n° 20.44, Profil des admis aux concours enseignants 2019 des premier et second degrés, novembre 2020.


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