Face à la pénurie de candidats aux concours de l’enseignement, le gouvernement avait préparé une nouvelle réforme. Initialement prévue pour la session 2025, elle a finalement été suspendue en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale au mois de juin 2024. Si ce projet est repris par le nouveau gouvernement, voici ce qui pourrait être mis en place : la formation des enseignants se déroulerait toujours en cinq ans, mais le concours aurait lieu dès la fin de la licence et non plus à la fin du master comme c’était le cas depuis la session 2022. Un parcours spécifique permettrait une formation progressive dès la première année de licence. Voici ce que l’on sait du projet tel qu’il était prévu.
Le concours en fin de licence
Selon ce projet, les candidats aux concours de l’enseignement du premier degré (CRPE) et du second degré (CAPES, CAPEPS, CAPET et CAPLP) pourraient passer les épreuves de leur concours à la fin de la troisième année de licence.
Chaque concours se composerait de deux épreuves écrites d’admissibilité (une pour le CAPLP) suivies, en cas de réussite, de deux épreuves orales d’admission.
Un master professionnalisant
Les candidats reçus au concours suivraient une formation de deux ans dans le cadre d’un master professionnalisant, le master ENSP (Écoles Normales Supérieures du Professorat).
Cette formation rémunérée alternerait théorie et pratique, de façon progressive :
- En master 1, les étudiants passeraient un jour et demi par semaine en stage d’observation et de pratique accompagnée, avec un tuteur. Ils bénéficieraient du statut d’élèves fonctionnaires et d’une rémunération de 1400 € net.
- En master 2, les étudiants assureraient un demi-service d’enseignement, seuls avec leurs élèves. Ils bénéficieraient du statut de fonctionnaires stagiaires et d’une rémunération de 1800 € net.
La titularisation surviendrait après la validation de la deuxième année du master ENSP et en fonction de l’avis porté sur les périodes de stage et de mise en responsabilité.
Une formation possible dès la première année de licence
Dès la première année, les étudiants qui souhaiteraient s’orienter vers l’enseignement primaire pourraient s’inscrire dans une licence spécifique à la préparation au professorat des écoles (LPPE) : centrée sur les savoirs fondamentaux (français, maths histoire-géographie, etc.), elle formerait aussi les futurs enseignants à la pédagogie et inclurait des périodes de stage.
Les étudiants de LPPE qui auraient validé des « tests standardisés en L1 et en L2 » et leur licence seraient déclarés admissibles au concours du CRPE sans avoir à passer les épreuves écrites.
Les futurs enseignants du premier degré qui n’auraient pas suivi la LPPE et ceux du second degré devraient valider une licence dans la discipline de leur choix, comme c’est le cas actuellement. Ils pourraient y ajouter des modules préparatoires au concours issus de la LPPE. Mais ces modules ne leur confèreraient pas la licence LPPE et ne les dispenseraient pas des épreuves écrites des concours.
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