Notre système éducatif, du primaire au supérieur, est l’héritier d’une longue tradition républicaine, mais il a aussi beaucoup évolué ces dernières années, à l’image de la réforme du lycée, du développement de l’école inclusive ou encore de la réaffirmation de la laïcité.

Ces connaissances sont aujourd’hui indispensables à tous les acteurs du système éducatif mais aussi aux candidats aux concours de l’enseignement, du primaire comme du secondaire.

C’est le sujet du livre Le système éducatif, l’épreuve orale d’entretien et de motivation de Yannick CLAVÉ, publié aux Éditions ELLIPSES, Collection Devenir enseignant- Janvier 2022 – 264 pages – ISBN 9782340-061804 :

« Devenir enseignant, intégrer l’Éducation nationale, connaître le système éducatif : tels sont les objectifs de ce livre, au fil de 11 chapitres accompagnés d’annexes regroupant les données clefs. Principes et valeurs de la République, laïcité, égalité des chances, lutte contre les discriminations, prise en compte des besoins éducatifs des élèves, réussite de tous les élèves, autonomie des établissements scolaires… Tels sont, aujourd’hui, quelques-uns des enjeux majeurs de notre École. »

Voici un extrait du chapitre « Transmettre les valeurs et les principes de la République : l’École et la citoyenneté ».

Des parcours éducatifs tout au long de la scolarité obligatoire

Inscrits dans la loi de « refondation de l’École » de 2013 et mis en place progressivement depuis la rentrée 2015, les quatre parcours éducatifs (Avenir, Santé, Éducation artistique et culturelle, Citoyen) permettent de suivre le travail de l’élève dans ces différents domaines tout au long de sa scolarité.

La notion de « parcours scolaire » est à envisager d’un double point de vue :

  • Celui de l’établissement et de l’école, car les dispositifs et les actions menés dans le cadre des parcours sont intégrés à l’organisation pédagogique de l’école, du collège et du lycée.
  • Celui de l’élève, car il s’agit de créer une cohérence sur la durée de la scolarité et de faire en sorte que l’élève réussisse à s’approprier les parcours.

Les parcours éducatifs s’inscrivent dans une démarche curriculaire.

À l’école, au collège et au lycée, la démarche curriculaire prend appui sur les programmes et sur les différents dispositifs pédagogiques mis en place (accompagnement personnalisé, enseignements d’exploration, périodes de formation en milieu professionnel, etc.).

Au collège, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture constitue en outre un cadre de référence primordial pour la mise en œuvre des parcours.

La notion de parcours éducatif intègre ainsi l’idée d’une acquisition progressive de connaissances et de compétences qui s’accumulent tout au long du cheminement de l’élève, un cheminement dont le principal moteur doit être l’élève lui-même.

Son accompagnement par toute l’équipe pédagogique doit lui permettre à la fois de structurer ses acquis et de s’approprier son propre parcours. Cette appropriation pourra ainsi contribuer à donner au parcours sa dimension individuelle.

1- Le parcours citoyen

De l’école au lycée, le parcours citoyen vise à la construction, par l’élève, d’un jugement moral et civique, à l’acquisition d’un esprit critique et d’une culture de l’engagement. La circulaire du 23 juin 2016 en précise les grands objectifs ainsi que les modalités de pilotage et de mise en œuvre.

Adossé à l’ensemble des enseignements (il est donc fondamentalement transversal), en particulier l’enseignement moral et civique ainsi que l’éducation aux médias et à l’information, et participant du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, le parcours citoyen concourt à la transmission des valeurs et principes de la République et de la vie dans les sociétés démocratiques.

Il aborde ainsi les grands champs de l’éducation à la citoyenneté : l’égalité entre les filles et les garçons, la laïcité, la lutte contre les discriminations, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, la lutte contre le harcèlement, l’éducation à la défense, l’éducation au développement durable, la participation à la vie de l’établissement…

Le parcours citoyen repose aussi sur un enseignement spécifique, l’EMC (enseignement moral et civique), créé par la loi de 2013 mais existant déjà de longue date (sous le terme d’« éducation civique »). Cet enseignement, présent du cycle 2 au cycle 4 puis prolongé au lycée, se fixe trois grandes finalités :

  • respecter autrui,
  • acquérir et faire partager les valeurs de la République,
  • construire une culture civique.

Au collège, l’EMC est assuré par les professeurs d’histoire-géographie, tandis qu’au lycée il peut être assuré par des professeurs de n’importe quelle discipline (même si, très fréquemment, il s’agit de ceux d’histoire-géographie, ou encore de philosophie).

2. Le parcours Avenir

L’accompagnement à l’orientation est une priorité, de la 6e à la Terminale. Il s’agit de rendre les élèves acteurs de leur propre orientation, et de ne pas subir cette dernière mais la choisir. L’information sur les métiers et les formations est réalisée conjointement par les régions et les services de l’État.

Ce parcours doit permettre à chaque élève de comprendre le monde économique et professionnel, de connaître la diversité des métiers et des formations, de développer son sens de l’engagement et de l’initiative, d’élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle.

Au cours de sa scolarité, l’élève doit a minima avoir visité une entreprise, rencontré un professionnel (exemple : venue d’un professionnel d’un secteur dans l’établissement pour parler de son métier), participé à un projet (exemple : projet de mini-entreprise), et effectué un stage d’observation du monde professionnel en classe de 3e.

À travers la découverte du monde économique et professionnel, le parcours Avenir vise à accompagner les élèves pour une orientation choisie, ainsi qu’à développer l’esprit d’initiative et la compétence à entreprendre.

L’accompagnement à l’orientation est intégré dans le cadre d’heures dédiées à l’orientation aux différents niveaux :

  • Au collège : 12 heures annuelles en classe de 4e et 36 heures annuelles en classe de 3e.
  • Au lycée général et technologique : 54 heures annuelles en lycée général et technologique.
  • En voie professionnelle sous statut scolaire : 265 heures sur trois années. En classe de Terminale professionnelle, les élèves vont choisir de suivre soit le module de préparation à l’insertion professionnelle, soit le module de préparation à la poursuite d’études selon le projet de l’élève.

Par ailleurs, a été créée en 2021 une nouvelle fonction en 1re et en Terminale : « professeur référent » (PRE), qui s’ajoute à celle de professeur principal.

Il s’agit de s’adapter à une des conséquences majeures de la réforme du lycée et de l’apparition des enseignements de spécialité : l’éclatement des classes, avec des élèves qui, au final, n’ont plus que très peu d’heures en commun. Il s’agira donc non pas d’encadrer une classe, mais des groupes d’élèves.

La politique nationale vise également une plus grande complémentarité entre la voie scolaire et l’apprentissage par une meilleure articulation et une réversibilité des modalités de formation qui permettent de faciliter le passage de la voie scolaire à l’apprentissage et de sécuriser le passage de l’apprentissage vers la voie scolaire, et par un accueil d’apprentis dans chaque lycée professionnel offrant une diversité de parcours aux élèves (scolaire, en apprentissage, mixte) et sécurisant les transitions entre les deux modalités de formation.

3. Le parcours éducatif de santé

De la maternelle au lycée, le parcours éducatif de santé, mis en place en 2016, permet de structurer la présentation des dispositifs qui concernent à la fois la protection de la santé des élèves, les activités éducatives liées à la prévention des conduites à risques et les activités pédagogiques mises en place dans les enseignements en référence aux programmes scolaires.

La politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves vise à réduire les inégalités sociales, d’éducation et de santé pour permettre la réussite de tous les élèves et promouvoir une École plus juste et plus équitable.

Elle contribue à offrir aux élèves les conditions favorables aux apprentissages et vise à permettre à chacun d’entre eux d’acquérir les connaissances, les compétences et la culture nécessaires à la construction d’un individu et d’un citoyen responsable.

Elle concourt à créer un environnement scolaire favorable et constitue un élément clé d’une École du bien-être et de la bienveillance.

Ce parcours est structuré autour de trois axes :

  • L’éducation à la santé, fondée sur le développement des compétences psychosociales en lien avec le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
  • La prévention : conduites à risques, conduites addictives.
  • La protection de la santé : environnement favorable à la santé et au bien-être.

4- Le parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC)

De l’école au lycée, le parcours d’éducation artistique et culturelle a pour ambition de favoriser l’égal accès de tous les élèves à l’art à travers l’acquisition d’une culture artistique personnelle. Il s’agit donc de participer à la démocratisation culturelle et à la lutte contre les inégalités sociales.

Rendu obligatoire par la loi de « refondation de l’École » de 2013, il fait l’objet d’une circulaire interministérielle, publiée le 9 mai 2013, qui en précise les principes et les modalités, et d’un arrêté du 7 juillet 2015 qui fixe les objectifs de formation et les repères de progression à la mise en œuvre de ce parcours.

Une « Charte de l’éducation artistique et culturelle » doit par ailleurs être affichée dans tous les établissements scolaires et dans les EPLE.

Le parcours d’éducation artistique et culturelle est l’ensemble des connaissances acquises par l’élève, des pratiques expérimentées et des rencontres faites dans les domaines des arts et du patrimoine, que ce soit dans le cadre des enseignements, de projets spécifiques, d’actions éducatives, dans une complémentarité entre les temps scolaire, périscolaire et extrascolaire.

Ce PEAC repose sur trois piliers complémentaires : les connaissances, la pratique artistique, la rencontre avec les œuvres et les artistes.

L’acquisition des connaissances se fait de manière transversale à travers les différents enseignements obligatoires (il n’existe pas une matière spécifique dédiée), comme l’éducation musicale et les arts plastiques, mais aussi avec les dispositifs transversaux et la pédagogie de projet (à travers l’histoire des arts notamment).


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