L’épreuve de connaissance du système éducatif du CRPE est une épreuve sur dossier qui porte sur la connaissance de l’école et l’éthique professionnelle. D’une durée de 45 minutes, elle se compose d’un exposé du candidat (15 min) à partir d’un dossier fourni par le jury, suivi d’un entretien avec le jury (30 min). Pour vous y préparer, voici des conseils d’experts, extraits du livre Éducation et système éducatif, édité chez Hachette Éducation.

education_et_syste_me_e_ducatif.pngÉducation et système éducatif
de Serge Herreman, Patrick Ghrenassia et Carine Royer
Hachette Éducation, Collection Objectif CRPE
Janvier 2017
368 pages
ISBN 978-2-01-400547-9

Cet ouvrage prépare à la seconde partie de la deuxième épreuve orale d’admission du concours externe de recrutement de professeurs des écoles fixée par l’arrêté du 19 avril 2013 (voir la présentation de l’épreuve).

Épreuve de connaissance du système éducatif : conseils concernant l’exposé

Une problématique doit être dégagée du sujet. Elle structure l’exposé qui s’organise selon un plan clair présenté au jury.

Il faut éviter de lire son papier, et regarder le jury en parlant.

Le jury, en principe, n’interrompt pas l’exposé, sauf pour demander si l’exposé est terminé.

Il est conseillé de surveiller son temps de parole en posant une montre devant soi. Il est aussi conseillé de s’être exercé auparavant à «calibrer» son débit, de façon à atteindre au plus près des 15 minutes imparties. Il faut savoir que, dans les conditions du concours, le stress provoque généralement une accélération du débit habituel.

Si le temps est dépassé, le jury interrompt l’exposé. À l’inverse, il faut utiliser au maximum les 15 minutes accordées, et éviter un débit trop lent ou trop d’hésitations et de bredouillages.

Le candidat ne doit pas se laisser perturber par d’éventuels comportements troublants du jury. Si un membre du jury regarde ailleurs ou donne l’impression de s’ennuyer, cela ne signifie pas qu’il n’écoute pas et cela ne veut rien dire sur la qualité de l’exposé.

À la fin de l’exposé, la conclusion et le ton adopté doivent faire comprendre au jury que l’exposé est fini.

Conseils concernant l’entretien de l’épreuve de connaissance du système éducatif

Le jury peut interroger sur l’exposé, pour approfondir tel ou tel point du sujet, ou choisir de poser des questions sans rapport avec le document, afin de tester les connaissances du candidat dans d’autres domaines.

Il est recommandé de ne pas interrompre le jury quand il pose les questions.

Il ne faut pas hésiter à demander au jury de reformuler la question, si elle n’est pas bien comprise.

Il faut éviter de répondre trop précipitamment aux questions. D’une part, vous risquez de couper la parole au membre du jury qui n’a pas fini sa question ; d’autre part, vous risquez de répondre à côté faute de réflexion. Il est donc recommandé de prendre quelques secondes de réflexion avant de répondre : cela permet de vérifier qu’on a bien compris la question, qu’il n’y a pas de piège, et de préparer sa réponse. Mais ce petit temps de réflexion doit être assez bref pour ne pas casser la dynamique de l’échange.

Le jury peut demander au candidat de «se positionner» sur certains choix professionnels. Par exemple, on demandera au candidat s’il doit tolérer des propos racistes de la part d’un élève, et comment il doit réagir. Il ne s’agit pas d’enquêter sur les opinions personnelles du candidat, mais de l’amener à s’engager clairement sur les valeurs ou les règles professionnelles de l’Éducation nationale. Il faut donc se prononcer clairement sur ces questions, afin de ne pas donner l’impression de fuir ses futures responsabilités et les choix que cela implique.

Le jury n’a pas à interroger le candidat sur ses opinions politiques (neutralité laïque oblige !), mais sur des questions d’actualité, on peut attendre un positionnement professionnel du candidat. Par exemple, à une question sur les méthodes de lecture, il ne s’agira pas de prendre position pour ou contre le ministère, mais de restituer objectivement, dans un premier temps, les termes du débat (polémique sur la «méthode globale»), puis d’examiner les arguments en présence (critique de la méthode globale, insuffisances de la méthode syllabique), enfin de proposer un positionnement professionnel donnant la priorité à l’efficacité, et envisageant le choix d’une méthode permettant de compenser les insuffisances de chacune des précédentes.

Certaines questions délicates peuvent être perçues par le candidat comme des «pièges». En principe, le jury n’a pas pour but de «piéger» le candidat, mais de le pousser à donner le meilleur de lui-même en l’obligeant à approfondir sa réflexion ou son positionnement. Par exemple, demander à un candidat ce qu’il pense de la «discrimination positive» à l’école ne vise pas à le piéger sur ses opinions politiques, mais à vérifier d’abord s’il sait ce que c’est, quelles formes elle prend à l’école (bourses, éducation prioritaire), en quoi elle contribue à lutter contre les inégalités sociales par souci d’équité, mais aussi en quoi elle peut contredire l’égalité républicaine. Il s’agit donc de permettre au candidat d’aller le plus loin possible dans sa connaissance du problème, sans le soumettre à un «ultimatum».

Si le candidat ne sait pas répondre à une question, soit il peut demander à ce qu’elle soit reformulée s’il n’est pas sûr d’avoir compris, soit dire franchement qu’il ne sait pas, plutôt que de perdre du temps à se perdre dans de confuses généralités.

Le candidat a pleinement le droit d’exprimer un désaccord avec le document ou un propos du jury : le jury ne peut sanctionner un désaccord de la part du candidat, du moment que ce désaccord est argumenté, et qu’il reste dans le cadre des principes de l’école républicaine. Au contraire, cela peut être apprécié comme une qualité de jugement, de réflexion personnelle, et de fermeté sur des positions fondées.

À l’inverse, un candidat qui, sous l’effet de questions déroutantes, en viendrait à se contredire souvent sans s’en rendre compte ou sans que cela le gêne, serait jugé inconsistant et incohérent, et donc incapable d’un positionnement personnel fiable.

Un candidat peut lors des échanges s’apercevoir de l’aspect erroné ou incomplet d’une de ses remarques et dès lors proposer au jury une nouvelle réponse argumentée témoignant de l’évolution de sa réflexion, ce qui est toujours apprécié.


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