Rôle de l’école, réussite et échec des élèves, rythmes scolaires : que pensent les jeunes enseignants de primaire de l’école d’aujourd’hui et quelle en est leur vision pour l’avenir ? Voici leurs réponses d’après la dernière enquête Harris Interactive sur ce sujet [[Enquête Harris Interactive pour SNUipp. Consultation réalisée en ligne du 19 mai au 13 juin 2016. Échantillon de 1 639 professeurs des écoles ayant cinq ans ou moins d’ancienneté, à partir d’un fichier de contacts fourni par le SNUipp.]].

À quoi sert l’école ?

L’épanouissement des enfants est la première priorité de l’école mise en avant par les jeunes enseignants et notamment par les femmes et les enseignants de maternelle. Cette volonté est largement en hausse depuis 10 ans.

Au second plan, l’école doit servir à former de futurs citoyens. Si la transmission des connaissances est un motif de satisfaction à leurs yeux, elle n’arrive néanmoins qu’en troisième position dans l’ordre des priorités et elle est de moins en moins mise en avant par les enseignants débutants.

Cela révélerait-il une désillusion des jeunes enseignants quant à la capacité de l’école actuelle à transmettre des connaissances ? Toujours est-il que 60 % d’entre eux estiment que la réussite de tous les élèves ne peut pas être atteinte dans l’école d’aujourd’hui.

En revanche, 94 % des jeunes enseignants ont foi dans une école transformée qui selon eux pourrait permettre d’atteindre la réussite de tous les élèves. Pour la majorité des enseignants débutants, l’école reste un moyen d’ascension sociale même s’il n’est plus nécessairement le meilleur.

30 % identifient l’école comme le meilleur moyen d’ascension sociale contre 43 % en 2004. L’école ne serait aujourd’hui, et ce pour la majorité des enseignants débutants, qu’un levier parmi d’autres.

Quelles sont les causes de l’échec scolaire ?

Les jeunes enseignants considèrent pour une très large majorité, 83 % en moyenne et 91 % dans les maternelles, que le principal facteur d’échec scolaire au primaire est lié aux effectifs trop importants dans les classes.

Viennent ensuite la situation sociale des familles et l’écart entre les références culturelles des enfants et celles de l’école, particulièrement relevé par les enseignants en REP (réseau d’éducation prioritaire).

L’argument des programmes trop chargés, qui en 2013 représentait pour 51 % des jeunes enseignants l’un des facteurs explicatifs de l’échec scolaire, connaît une baisse significative pour atteindre aujourd’hui 36 %. Un constat intéressant, faisant suite à la récente réforme des programmes qui les a sensiblement allégés.

Par ailleurs, les jeunes enseignants demeurent partagés concernant le recentrage de l’enseignement sur les fondamentaux, 51 % se situant en désaccord avec ce principe, contre 48 % s’y déclarant favorables afin d’éviter l’échec scolaire.

Parallèlement, du point de vue de 82 % des enseignants, la réforme des rythmes scolaires est un échec dans sa mise en œuvre. Échec particulièrement ressenti en Île-de- France et dans les milieux urbains.

Le mécontentement est également majoritaire (76 %) s’agissant des APC (activités pédagogiques complémentaires).

Quel avenir pour l’école ?

Première priorité : diminuer les effectifs dans les classes. 83 % des jeunes enseignants le réclament, et ce pourcentage atteint 90 % pour les enseignants de maternelle.

Ensuite, doter les écoles de plus de maîtres que de classes, ce qui permettrait une meilleure prise en charge des élèves en difficulté et la possibilité d’alterner petits et grands groupes d’enseignement.

97 % des jeunes enseignants accordent une importance particulière au travail en équipe dont la proportion semble s’accroître au fil des ans et ainsi satisfaire une majorité d’enseignants.

Et quel avenir pour les enseignants ?

À la question : «Personnellement, que souhaiteriez-vous faire dans 15 ans ?», seuls 33 % des jeunes enseignants répondent «la même chose qu’aujourd’hui».

Quant aux autres ? Ils confirment pour la plupart leur intérêt pour l’univers scolaire, en déclarant souhaiter devenir enseignant spécialisé, formateur, directeur d’école ou professeur de collège ou de lycée… Seulement 14 % des sondés affichent une volonté de changer franchement de métier.

Alors que l’école et le métier d’enseignant connaissent des évolutions parfois difficiles, ces souhaits qu’expriment les jeunes enseignants sur leur propre avenir assoient le fait que ce métier reste pour une grande majorité une vocation et apporte au quotidien la satisfaction qui leur permet de se projeter positivement dans cette carrière.

Pour l’avenir, les attentes qu’ils expriment, principalement en matière de formation, constituent néanmoins un défi important alors que l’attitude à l’égard des institutions évolue chez les enseignants débutants comme dans le reste de la société française.


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