Corinne, professeur d’EPS dans le Maine-et-Loire, a passé 12 années de sa carrière à l’étranger avec son mari, enseignant lui aussi, et leurs deux enfants, nés pendant cette période.

Quand j’ai rencontré Christophe en avril 2000, il avait pour sa part vécu 18 mois en Chine en tant que Coopérant du service national et il m’a donné l’envie de tenter l’expérience. Nous étions alors sans enfant, ce qui nous paraissait plus facile pour démarrer l’aventure.

Nos demandes dès le mois de mai ont été trop tardives pour l’administration mais nos dossiers étaient prêts pour l’année scolaire 2001/2002. Nous avons fait des candidatures spontanées. Il n’y avait pas, à l’époque, le site de l’AEFE avec tous le postes vacants ou susceptibles de l’être. Donc, on tentait notre chance.

Nous avons donc envoyé lettre de candidature, CV et divers documents demandés par l’établissement sur leur site internet, sans vraiment savoir s’il y avait des postes. Il nous a fallu aller à Paris pour une demande de visa car on entrait d’abord en qualité de touristes.

À Paris, l’administration a perdu mon passeport, quasiment sous mes yeux. Il n’a été retrouvé que le soir… Une personne avait embarqué par mégarde mon passeport qui avait dû se trouver juste à côté du sien…

À part ce moment de gros stress, je n’ai pas le souvenir de trop de complications quant à l’embauche. Le rectorat ne nous a posé aucun problème pour partir. Il n’y avait pas de déficit de poste dans l’académie de Nantes.

Nous sommes d’abord partis en Thaïlande, à Bangkok, pour trois ans. Là-bas j’ai été embauchée sur place en contrat local en qualité d’institutrice. Christophe lui, avait eu un poste de France et il a occupé son poste de professeur de Lettres classiques en contrat de résident.

Ensuite nous avons obtenu tous les deux un poste de résident dans nos disciplines respectives à Nouakchott en Mauritanie. Nous y sommes restés trois ans. Puis Christophe a réussi à décrocher un contrat d’expatrié pour l’île Maurice où nous sommes restés six ans.

J’ai pour ma part effectué des remplacements la première année en qualité d’institutrice et de professeur d’EPS, me faisant ainsi connaître des établissements. Et j’ai réussi à avoir un poste en contrat local en tant que professeur d’EPS les cinq années suivantes.

L’installation n’est jamais simple. Surtout si on vient avec un déménagement. On est confronté à l’administration locale qui parfois fonctionne avec les bakchichs.

Ensuite on est parfois dérouté par le dépaysement total. À Bangkok et à Maurice, il faut apprendre à rouler à gauche. Payer ses factures en Mauritanie est une tâche complexe, ainsi que faire ses courses où les petites épiceries n’ont pas grand chose à proposer et beaucoup de produits périmés. Les normes d’hygiène sur les marchés thaïs et mauritaniens n’ont rien à voir avec les nôtres et les mouches font partie du paysage. Nous avons connu de nombreux problèmes d’eau avec des périodes de 2 mois sans eau courante en Mauritanie et 2 semaines à Maurice.

On débarque dans un pays et on a tout à construire, mais comme c’est le cas pour une bonne partie des enseignants, des liens peuvent se nouer plus rapidement. Il se peut aussi que l’on souffre de ce milieu de prof car il peut être difficile de nouer d’autres relations quand la langue fait barrière.

Mais lors des vacances, nous avons pu découvrir de superbes pays, de superbes paysages. Nous avons eu de vrais instants de grande liberté… comme des aventuriers : moto au milieu des rizières, équitation dans les champs de canne à sucre, promenade à dos de dromadaire dans le désert, promenade à dos d’éléphant dans la jungle thaïe, catamaran entre amis sur le lagon mauricien.
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Nos enfants ont grandi dans des pays chauds, se promenant toute la journée en short et pieds nus, entourés de « nounous » bienveillantes et toujours disponibles. Et nous avons côtoyé des populations calmes et chaleureuses.

Professionnellement, nous n’avons pas perçu de différences dans notre manière d’enseigner car nous étions dans des lycées français et nous appliquions le programme français.

Quand le contrat de Christophe s’est terminé à Maurice, nous aurions pu chercher une autre destination mais nos enfants manifestaient l’envie de vivre plus longtemps auprès de leurs grands-parents. Et puis la scolarité à l’étranger est payante. Il nous fallait trouver deux postes pour ne pas perdre de l’argent avec les scolarités, or il n’est pas évident de trouver deux postes de résidents dans le même pays.

Et puis, après douze ans à l’étranger, retourner vivre en France nous apparaissait là aussi comme une nouvelle aventure. Concernant notre mutation, nous avons dû participer au mouvement mais nous avions 1000 points de bonus pour réintégrer l’académie d’origine.

Si un collègue avait envie de partir enseigner à l’étranger et me demandait mon avis, je lui conseillerais de partir comme moi, quand on est jeune et sans enfant. Et si on est en couple, ne pas hésiter à partir avec un seul poste, il y a toujours moyen de casser le contrat si rien ne se profile pour le partenaire.


 

enseigner à l’étranger : les solutions pour partir

future enseignante, j’ai fait un stage d’un mois en allemagne

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